MARCHE DE MEUNG SUR LOIRE

   Notre marche du mois de mai nous a fait découvrir Meung/Loire et ses environs, à 9H00 une bonne vingtaine de participants s’élancent vers le Parc départemental des Courtils et des Mauves qui doit son nom aux anciens jardins utilisés autrefois pour la culture légumière (les courtils) et aux petites rivières (les Mauves qui font 42 km au total), traversées par de nombreuses passerelles. Les Mauves se rejoignent en un seul bras pour se jeter ensuite un peu plus loin dans la Loire. Leurs sources sont des résurgences de la nappe de Beauce qui est une vaste nappe d’eau souterraine qui s’étend sur 10 000 km². Cette jolie promenade n’était pas sans nous rappeler « les hortillonnages » d’Amiens ou encore « le Marais Poitevin».

   Autrefois le parc était un marécage insalubre, vers 540, le moine Saint Liphard, installé avec sa communauté à Meung-sur-Loire, entreprend d’assainir le site en canalisant les cours d’eau et en créant des fossés. Dès lors, il est possible de cultiver la zone. La configuration des Mauves a permis, à partir du Xème siècle, l’installation de moulins à aubes,  au XIXème siècle, ce sont 38 moulins qui fonctionnaient sur l’ensemble de ces petites rivières mais à ce jour, plus aucun moulin n’est en activité, néanmoins, ils ont tous été remis en état en respectant leur architecture. Les courtils sont d’anciens jardins, autrefois utilisés pour la culture légumière et de chanvre. A ce jour, la plupart de ces jardins se sont boisés naturellement. Cette forêt est constituée principalement d’aulnes, frênes (espèces dominantes), saules et peupliers. Des arbres morts sont laissés pour favoriser la biodiversité et permettre de préserver des milieux naturels de qualité. Au gré des sentiers et des passerelles sur les Mauves il est possible en se promenant, d’observer un bon nombre d’oiseaux comme la fauvette des jardins, les roitelets huppés, le grimpereau des jardins, le pic épeiche et bien d’autres. Des nichoirs ont été installés afin d’augmenter l’attractivité du parc pour les oiseaux cavicoles, ceux dont le nid n’est pas naturellement visible car il est élaboré dans une cavité du sol ou d’un arbre.

   Nous sommes maintenant sur notre chemin de retour et tout là-bas nous apercevons les 30 marcheurs partis 1 heure après nous qui continuent leur circuit des 6 Kms et arrivons au stade pour retrouver  ceux des 4 Km, nous continuons notre circuit en passant au pied du château et découvrons la fontaine Saint Liphard qui avait la réputation de guérir les maladies des yeux.

   Nous sommes maintenant tous au parking et déjà nos responsables s’activent, sortent les tables et les amuses bouches des voitures, il est l’heure de boire un « canon » qui, comme à l’habitude, se passe dans une excellente ambiance sous les yeux étonnés et envieux d’un autre groupe de marcheurs présent…Mais moins bien organisé que l’ANR puis, c’est le final avec notre Mimi qui nous entonne « *encore un petit verre ».. !.. Nous nous dirigeons maintenant vers le restaurant « le carrousel » où un délicieux  repas nous a été préparé par les tenanciers, tout se déroule à la perfection dans l’ambiance habituelle. Alain prend la parole pour souhaiter la bienvenue à Odile, qui faisait sa première marche en notre compagnie, puis pour nous détailler les prochaines activités prévues, les marches bien sûr, mais aussi le pique-nique du 14 juin à Couddes et demande à chacun de s’inscrire rapidement près de Sylvie pour faire face et surtout éviter les problèmes de logistique.

   Une visite du château avait été prévue par les organisateurs et nous nous sommes retrouvés 39 à 15H00 aux grilles du château qui comportent 130 pièces mais ne sont pas toutes visitables puisque habitées.

   Construit à partir au XIIIe siècle, le château de Meung-sur-Loire est l’un des plus vastes et des plus anciens châteaux du Loiret, on le surnomme « le château aux deux visages » car il présente la particularité de posséder deux façades d’époques différentes. La première façade médiévale date du XIII^e siècle, et la seconde du XVIII^e siècle. Il était jusqu’à la Révolution française la prestigieuse résidence fortifiée des évêques d’Orléans. Au cours de la guerre de Cent Ans, il devient une forteresse anglaise, commandée par John Talbot et Thomas Scales, qui sera reprise par Jeanne d’Arc.  La bataille de Meung-sur-Loire se déroula le 15 juin 1429, ce fut une des batailles qui suivit le siège d’Orléans. Le poète François Villon séjourna dans les prisons du château puis, fût libéré par Louis XI lors de son séjour à Meung/Loire.

  Nous sommes dans la chambre des malades et il est vrai qu’être malade dans l’antiquité ou au moyen âge, c’était avoir bien peu d’espoir de guérison…A l’époque, la médecine se base sur les 4 éléments fondamentaux :  l’air, le feu, l’eau et la terre,  en cas de déséquilibre on saigne, on purge ou on fait des lavements. Les métiers sont alors très compartimentés : des médecins pour les maladies, des barbiers pour effectuer des saignées et des apothicaires pour faire des lavements. (Il n’était pas rare à cette époque de pratiquer sur certaines personnes des lavements 3 à 4 fois par jour). A côté du lit un confessionnal portable était placé car la confession était publique et n’est devenue privée qu’au VIIème siècle.

  Nous montons maintenant vers le grenier par un « escalier à vis » et pouvons admirer la charpente qui a été récemment refaite mais il y règne une telle chaleur que nous ressortons bien vite de ce lieu pour nous diriger vers la salle de bain où une baignoire du XVIIIe siècle, creusée dans le sol ,y subsiste toujours et qui prouve, encore une fois, que contrairement aux idées reçues la propreté était bien de mise à l’époque.

   Nous nous dirigeons vers les souterrains où nous trouvons une certaine fraicheur (12° toute l’année) et pouvons voir la salle des tortures où, pour obtenir l’aveu d’une faute, la question par l’eau restait le meilleur moyen. (Faire avaler de force une certaine quantité d’eau à la personne torturée). Doucement la fraîcheur se fait ressentir et nous sortons de ce souterrain pour retrouver le soleil puis l’ombre avant de se quitter.

   Je tiens à remercier les organisateurs pour nous avoir permis de découvrir ce parcours si agréable, à la fraicheur de tous ces petits cours d’eau, cette visite du château très bien commentée par notre guide et vous donne rendez-vous le 16 Juin pour se retrouver lors de notre prochaine marche à Mennetou/Cher.

Alain G.

* Chanson de Mimi